Communiqué du 10 juin 2022

Le Marseille « en grand » d’ E. Macron et P. Ndiaye LA CASSE DE L’ECOLE EN MARCHE

« L’ÉCOLE DU FUTUR » : FIN DE L’EDUCATION NATIONALE, LA MÊME POUR TOUS
Pour finir le travail initié par J-M Blanquer, le Président Macron en visite à Marseille le 2 juin avec le nouveau ministre Pap Ndiaye, a résumé ses intentions : « Quand on veut rebâtir le projet pédagogique au niveau d’un établissement scolaire, la possibilité de s’assurer que l’enseignant qui est recruté partage ce projet est très importante » ! Alors que des milliers de classes seront sans professeur à la rentrée de septembre faute de moyens et de recrutements à hauteur des besoins, le Président Macron surenchérit en déclarant que ses nouvelles mesures d’autonomie seront effectives « dès l’automne ». Le Président met en avant une prétendue « révolution culturelle », pour « inverser la pyramide », et appliquer l’inversion de la hiérarchie des normes comme dans le privé, aux collèges et aux lycées. En permanence à contre-courant des revendications des personnels, le Président Macron, poursuivant sa dérive liberticide, a été contraint d’interdire le rassemblement prévu jeudi 2 juin devant l’école Menpenti de Marseille demandant l’abandon immédiat de l’expérimentation de 59 écoles marseillaises. La FNEC FP-FO s’est adressée au Ministre Ndiaye pour que le droit de manifester soit respecté à Marseille comme ailleurs.

EXTENSION DU MODÈLE DES MICRO-COLLÈGES ET MICRO-LYCÉES QUI PEUVENT DÉROGER AUX RÈGLES NATIONALES
Selon la liste très incomplète de l’Onisep, plus d’une trentaine de « micro-lycées » sont déjà en place dans tout le pays, auxquels il faut ajouter les 15 « lycées de la nouvelle chance » et les 4 lycées expérimentaux où « le programme est décidé collectivement par les élèves et les équipes éducatives » (sic). Pour E. Macron, c’est le modèle à suivre. Ainsi, le rectorat d’Amiens met en ligne les coordonnées de 3 micro-lycées (Amiens, Creil et St Quentin ) et 2 micro-collèges (à la Fère et Amiens). En Charente, 3 micro-collèges ont vu le jour entre septembre 2021 et 2022. C’est ce modèle qui est voulu par le Président, où un professeur peut enseigner plusieurs disciplines et ne pas avoir de CAPES, où le financement est assuré par des fondations, des entreprises et des personnalités locales… A Marseille, le Président Macron va au-delà des objectifs qu’il s’était lui-même fixé en septembre en ouvrant 4 micro-structures supplémentaires pour un total de 24, l’ensemble devant scolariser au total 550 élèves.

LE PRÉSIDENT MACRON ENTEND PRIVATISER LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES COMME À FRANCE TÉLÉCOM ET À LA SNCF, ET EN FINIR AVEC L’INSTRUCTION PUBLIQUE ET LAÏQUE
L’ouverture à la concurrence dans le marché des télécommunications a entraîné la privatisation de France Télécom. Même politique à la SNCF en 2018 avec Elisabeth Borne, alors ministre chargée des transports, qui a cessé tout recrutement sous statut pour les cheminots à partir de janvier 2020. Sous couvert d’innovation et pour réaliser de juteuses économies budgétaires, le Président veut « ouvrir » le marché de l’éducation. À Marseille, le Président Macron annonce le recrutement des enseignants par le Chef d’établissement sur la base du projet d’établissement : c’est la contractualisation de fait des personnels et la fin de leur Statut et de tous leurs droits statutaires. Avec la loi de transformation de la Fonction Publique de 2019 et le Grenelle de J-M Blanquer, le gouvernement avait bien préparé le terrain en supprimant les CAP et le droit à la carrière et à la mobilité. En substituant les projets locaux d’établissement ou d’évaluation aux programmes et horaires disciplinaires nationaux, le Président Macron entend généraliser ces établissements-entreprises au détriment de tous, des personnels, des élèves et de leurs familles.

– Arrêt de l’expérimentation Macron à Marseille
– Non à la généralisation de l’expérimentation
– Des professeurs sous statut pour enseigner des programmes nationaux avec partout les mêmes horaires disciplinaires.