Edito juin 2024
Notre place est avec les salariés, les jeunes qui
se mobilisent contre l’extrême droite, contre la
politique de Macron, et pour la satisfaction des
revendications!
La décision du président Macron de dissoudre l’assemblée nationale, dimanche 9 juin, au soir de la défaite de la liste représentant ses couleurs aux élections européennes, a plongé le pays dans une situation d’incertitude et de crise politique aggravée.
Cette dissolution signe un aveu d’échec de sept années de casse systématique des conquêtes sociales (droit du travail, assurance chômage, retraites, sécurité sociale, services publics…) dans la continuité des contre-réformes des précédents gouvernements, mais avec une violence redoublée, pour imposer à tous la baisse du coût du travail.
D’un coup, la politique du chef de l’État et de son gouvernement s’est fracassée contre la colère accumulée au sein de la population contre sept années d’arrogance, de passage en force permanent, de remise en cause des libertés individuelles et collectives, d’escalade autoritaire et de répression (contre les gilets jaunes, les militants syndicalistes mobilisés pour les revendications, les militants politiques défendant la paix, les lycéens et étudiants mobilisés contre le bac Blanquer, Parcoursup ou pour le cessez-le-feu à Gaza …).
Face à une telle situation, la Confédération FO a aussitôt réaffirmé « son opposition à toute forme de racisme et de rejet de l’autre, ainsi que son attachement fondamental aux valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité », puis a rappelé que « FO restera sur le terrain syndical pour porter ses revendications et défendre les intérêts des salariés ».
Dans une période de fortes turbulences comme celle qui vient de s’ouvrir, la place du syndicat est en effet de maintenir le cap de la défense des intérêts matériels et moraux des salariés et de leurs revendications. Mais, d’une part, « l’œuvre revendicatrice quotidienne » telle que la conçoit la Charte d’Amiens de 1906, à savoir la recherche de « la coordination des efforts ouvriers », de « l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires etc. », ne peut être menée indépendamment de la forme de l’État.
Ainsi, les statuts confédéraux prennent-ils soin de préciser que « considérant que le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État parce qu’il ne pourrait exister en dehors d’un régime démocratique, les syndicats Force Ouvrière reconnaissent au mouvement syndical le droit, lequel peut devenir un devoir, de réaliser des rapprochements ou des collaborations en vue d’une action lorsque la situation l’exige expressément. ». D’autre part, cette action revendicative suppose, pour constituer le rapport de force nécessaire, d’être ajustée au plus près des préoccupations et du mouvement des travailleurs.
C’est pourquoi, la Commission Exécutive Nationale (CEN) du SNFOLC, réunie les 12 et 13 juin, après avoir pris connaissance, avec la FNEC FP-FO, « d’un appel de Confédérations et d’Unions départementales à manifester le plus largement possible (le) week-end des 15 et 16 juin contre l’extrême droite, contre la politique de Macron » (communiqué FNEC du 12 juin), a décidé d’appeler « à rejoindre les manifestations (…) pour porter toutes (les) revendications » (Résolution de la CEN des 12 et 13 juin).
De fait, samedi 15 et dimanche 16 juin, des centaines de milliers de salariés et de jeunes ont manifesté dans tout le pays « pour exprimer leur rejet de l’extrême droite et de ses idées racistes et xénophobes, et pour exprimer leurs revendications face à la politique de destruction des services publics et de remise en cause de tous nos acquis sociaux mise en œuvre par Macron et son gouvernement. » (Communiqué FNEC du 16 juin).
De nombreux militants SNFOLC étaient dans ces manifestations au sein de délégations de la FNEC FP-FO. Le SNFOLC, qui depuis plusieurs mois, est pleinement engagé dans la campagne pour l’abrogation du « choc des savoirs », pièce maîtresse du plan Macron – Attal – Belloubet de liquidation de l’École publique, avec le Pacte enseignant, l’acte 2 de l’école inclusive, la réforme de la voie professionnelle (et dans la continuité des contre-réformes antérieures : réforme Blanquer du lycée et du baccalauréat, Parcoursup…), ne peut en aucun cas rester extérieuraux mobilisations actuelles.
La déroute de Macron et de son gouvernement confirme qu’ils n’ont aucune légitimité à poursuivre la mise en œuvre de leur programme de guerre économique et sociale contre les travailleurs et de la jeunesse.
Dans ces conditions, la mobilisation pour l’arrêt des contre-réformes et la satisfaction des revendications, et à ce titre la mobilisation pour l’abrogation du « choc des savoirs », pour la défense de l’École publique, est plus que jamais à l’ordre du jour, et elle va de pair avec la mobilisation pour la sauvegarde de la démocratie sans laquelle le syndicalisme indépendant ne saurait exister.
C’est pourquoi, avec la FNEC FP-FO, le SNFOLC appelle tous les personnels des lycées et collèges à se réunir sans attendre « en assemblée générale, en réunion syndicale, afin de décider des moyens les plus efficaces de faire valoir dès maintenant leurs revendications, dans l’unité la plus large », puis à « participer aux prochaines manifestations appelées contre l’extrême droite, la politique de Macron et pour la satisfaction des revendications. ».
François Pozzo Di Borgo
secrétaire générale
du SNFOLC