Communiqué du 9 octobre 2022

Le laboratoire de mathématiques

LE DÉTRICOTAGE DE L’ÉCOLE DE LA
RÉPUBLIQUE SE POURSUIT !

Emmanuel Macron a déclaré le 3 octobre 2022 : « Il y a des établissements où on n’arrive pas à bien enseigner les mathématiques : il faut qu’on vous permette d’avoir le laboratoire qui convient, les méthodes qui s’adaptent, peut-être échanger avec d’autres collègues. »

Citer le laboratoire de mathématiques lors du lancement de la grande consultation numérique du Conseil National de la Refondation n’est pas anodin. Sa définition par le ministère fait frémir : « C’est un lieu privilégié offrant la possibilité de construire localement et collectivement avec les écoles et établissements du
bassin une réflexion didactique et disciplinaire partagée de la maternelle à la troisième et même jusqu’au lycée. » La feuille de route annoncée est claire : exploser le cadre national des programmes, remettre en cause les missions statutaires de chacun, faire du professeur titulaire de sa discipline, un enseignant polyvalent. Résultat, une école autonome, différente sur tout le territoire.

DES MARSEILLE PARTOUT ? OUI
Le « laboratoire de mathématiques » a été créé en 2019. Dans la réalité cela se traduit par quelques HSE en échange d’un travail supplémentaire comme, par exemple, réaliser des formations en direction des professeurs des écoles, formations qui seront différentes selon où ils exercent. En 2021, le labo de mathématiques est largement minoritaire puisque selon le ministère, il ne concernait que 300 établissements. Cette expérimentation n’est pas vraiment un succès si on la rapporte aux milliers d’établissements du second degré. Qu’importe pour E. Macron qui veut généraliser cette expérimentation comme il l’annonce dans sa lettre aux enseignants. Car, il s’agit d’un « changement majeur de paradigme », « Les labomaths peuvent ainsi servir de point d’appui des politiques académiques pour articuler un développement professionnel au plus près
des besoins des enseignants. En particulier, la continuité collège-lycée et même plus largement un partage des cultures professionnelles premier degré/ second degré » (Eduscol). Il ne s’agit plus de programmes, de concours
spécifiques, mais de « cultures professionnelles » ! Ajoutons que ces missions supplémentaires, à n’en pas douter, entreront dans le fameux « pacte de missions » prévu par Ndiaye.

Pour FO il faut abandonner l’expérimentation Macron à Marseille et sa généralisation programmée. Il faut le retour au cadre national de l’Ecole, le respect de la liberté pédagogique dans le cadre de programmes nationaux, de diplômes nationaux.

La territorialisation de l’Ecole c’est la porte ouverte à un statut de fonctionnaire décliné localement, des salaires qui dépendent des tâches réalisées en plus, et des conditions de travail dégradées une fois encore.
NON aux laboratoires de mathématiques généralisables dans toutes les disciplines pour détruire l’Ecole de la République.