Editorial de juin 2020 par Edith Bouratchik secrétaire générale du SNFOLC

Au nom de la Covid-19, ce que préparent Blanquer et le gouvernement, c’est une Ecole sans école, des Diplômes sans diplômes, l’entrée massive du périscolaire dans les temps d’enseignement aussi bien dans le premier que le second degré, une Ecole avec des personnels privés de leurs statuts, la fin de la monovalence disciplinaire pour les certifiés et les agrégés. Le ministre utilise la crise sanitaire contre les droits des personnels pour déréglementer tous azimuts. Mais les personnels des collèges et des lycées ont des droits et des statuts qu’ils n’entendent pas abandonner. Tout comme les salariés du privé qui refusent la renégociation à la baisse de leurs salaires et de leur temps de travail. Dans les entreprises, dans les services, de nombreuses grèves ont eu lieu pendant le confinement, d’autres se déclenchent actuellement dans les EHPAD, dans les hôpitaux, les rectorats, les DSDEN. Les salariés du site Renault de Maubeuge se sont mis immédiatement en grève suite aux annonces de 4 600 licenciements.

Personne ne veut voir ses droits réduits et amputés.

Le ministre oublie que la colère n’a pas diminué, que les réunions s’organisent dans l’Education nationale. La résistance s’exprime dans tous les secteurs.
Le ministre oublie le rejet total de sa politique qui ne date pas du confinement. Le gouvernement peut tenter de réprimer, de mettre des amendes, il peut tenter de nous interdire de revendiquer et de manifester, notre détermination est complète, intacte. Il oublie que les personnels sont attachés au cœur de l’école républicaine, publique et laïque : l’instruction, les savoirs disciplinaires, les horaires et les programmes nationaux, les diplômes, garants de l’égal accès à l’instruction pour tous les élèves sur tout le territoire et de l’accès à l’université.
Le ministre oublie la révolte des professeurs en juin et juillet 2019 contre sa réforme du lycée et du baccalauréat. Il oublie les E3C rejetées par tous. Il oublie les collègues qu’il a fait menacer, suspendre, qu’il a invectivés ou mis en procédure.Il oublie les lycéens placés en garde à vue, les forces de l’ordre qu’il a fait venir à l’entrée des lycées pour faire taire toutes formes de contestation. Mais nous, nous ne l’avons pas oublié.Il oublie qu’à ce jour, avec Parcoursup, plus de la moitié des lycéens sont sans solution d’orientation.Le ministre ne nous fera pas taire car nous ne voulons pas d’une rentrée avec moins de postes. L’exigence de tous, ce sont des cours dédoublés, des postes, une Ecole qui instruise,pas une Ecole lieu d’intervention des associations, des agents municipaux et personnels précaires. Le ministre doit en tenir compte et recruter tous les personnels nécessaires pour la rentrée de septembre 2020.
L’exigence c’est l’abrogation de l’état d’urgence dit « sanitaire »,véritable arme de régression sociale pour imposer un monde sans droits, des statuts flexibles, une Education nationale sans règles, territorialisée.
Les réunions impulsées par FO pendant le confinement et de-puis quelques semaines en présentiel rassemblent de nombreux personnels. La tenue des instances, l’organisation des réunions, des syndiqués des personnels en AG, en HIS pour être au premier poste de l’information, organiser, se saisir des revendications, est le moyen d’unir sur les revendications, de reconquérir nos droits, de gagner contre l’état d’urgence,contre toute forme de régression.