Communiqué du 1er avril 2020

COVID-19/ vacances apprenantes : le travail et la déréglementation sans fin!

Toujours en pleine improvisation, le Ministre Blanquer, après avoir défendu sur TF1, le 27 mars, le principe de « vraies vacances », a cette fois-ci vanté le 31 mars sur Cnews, « l’opération vacances apprenantes » ! Ce serait sur la base du volontariat des enseignants nous dit-on !



Télétravail : c’est déjà l’inventaire à la Prévert !

Sur l’intranet d’une académie, on trouve pêle-mêle : une « infographie académique », le « vademecum continuité pédagogique » ministériel (28 pages), un « guide académique » (6 pages), une « fiche enseignant : classe sans examen », une « fiche enseignant : classe avec examen », un « guide pratique » (57 pages), un « guide professeur – ma classe à la maison » et un guide « créer ma classe virtuelle ». Sur la même page, l’enseignant est envoyé sur le site de la DANE et sur celui du CARDIE, autant d’acronymes menant ensuite à de nombreux autres documents et liens …



Du télétravail sans cadrage national, sans matériel, avec des outils parfois défaillants … et surtout, du télétravail sans limite !

Hors de tout cadrage national, toutes les dérives son possibles ! Ainsi, il est demandé d’utiliser son propre matériel, ordinateur, téléphone, mais aussi son abonnement internet et téléphonique. Très souvent, il est demandé d’utiliser sa propre ligne téléphonique pour appeler les familles et les élèves, au moins une fois par semaine, peut-on lire dans certaines communications ! Mais partout, les personnels font remonter les problèmes liés aux ENT, à l’absence ou à l’inadaptation des outils mis à disposition (Pronote). Ils font aussi remonter les injonctions à des réunions « à distance » avec leurs collègues, pour chaque classe… les innombrables messages de leur hiérarchie, de leurs propres collègues, et donc aussi des familles et de leurs élèves ! On peut y passer plus de 12 heures par jour ! Et certains, comme Madame S. Ndiaye, osent déclarer que les enseignants ne travaillent pas ?







« Devoirs à la maison » sous-traitée par la société DOCAPOST : faire déplacer des salariés plutôt que les parents ou les personnels, en cette période de confinement, il fallait oser !

Se rendant compte, au bout de 3 semaines, que la remise ou le dépôt de documents papier dans l’établissement, obligeaient parents et personnels à braver l’interdiction de déplacement, le Ministre a imaginé un nouveau dispositif : le dépôt de documents papier par la société DOCAPOST. En effet, selon le communiqué commun du Ministère et de la Poste, cette opération permettrait « aux élèves en situation de déconnexion numérique de recevoir des devoirs par courrier postal grâce au dispositif Devoirs à la maison » (selon une périodicité hebdomadaire et dans la limite de 6 pages). Ce seraient donc les salariés de la Poste qui se déplaceraient ! Et cerise sur le gâteau : l’enveloppe T fournie pour le retour des travaux mentionnera… l’adresse des établissements ! Comment les enseignants pourraient-ils récupérer les travaux des élèves sans braver, à leur tour, le confinement ?

L’ «opération vacances apprenantes » : dans la droite ligne de l’état d’urgence, un coin enfoncé contre les congés scolaires des personnels !

Reconnaissant lui-même que certaines fédérations de parents se plaignaient de la surcharge de travail pour les élèves depuis le confinement, le Ministre, pourtant, en rajoute : les élèves devront aussi travailler pendant leurs vacances (dans 10 jours pour la première zone) ! Mais qui croit-il rassurer en précisant que ce serait sur la base du volontariat ? D’après les textes en vigueur, le télétravail aussi devrait se faire sur la base du volontariat ! Et avec le matériel de l’employeur !

Mais plus grave, cette remise en cause des congés scolaires pour les personnels s’inscrit dans l’état d’urgence et ses 25 ordonnances qui s’attaquent aux congés payés des salariés. Le SNFOLC, comme la Commission Exécutive de la confédération FO, demande « l’abandon des ordonnances prises, au titre de l’urgence sanitaire, en matière de dérogations au temps de travail, temps de repos et travail dominical, jours de repos. ». Pour le SNFOLC, le Ministre doit donc retirer son « opération vacances apprenantes ».