Communiqué du 13 septembre 2024
Choc des savoirs / Réforme du lycée, une même exigence :
ABOGATION !
En cette rentrée 2024, malgré le rejet des contre réformes exprimées par les mobilisations et par les urnes, la réforme largement rejetée du « choc des savoirs » se met en place dans les collèges. Dans les lycées, la réforme Blanquer du baccalauréat, tout aussi largement combattue, se poursuit.
Dans de nombreux établissements, la question première est souvent celle des emplois du temps. Et pour cause : les deux réformes ont en commun de créer des alignements de cours qui multiplient les contraintes sur les EDT, et le moindre grain de sable est bloquant. Dans les collèges, ce sont les heures de mathématiques et de français, sur les 6ème et les 5ème qu’il faut aligner (4 heures de français, 4 de mathématiques sur chacun des niveaux), dans les lycées, ce sont les heures de spécialité (4 heures en première, 6 heures en terminale).
En collège, la réforme du choc des savoirs a éclaté le groupe classe en mathématiques et français accentuant la pénurie d’enseignants. Dans cette situation de très nombreux professeurs des écoles sont poussés pour intervenir dans les établissements secondaires pour prendre en charge des groupes au mépris de tous les statuts.
La mise en oeuvre de groupes en français et en mathématiques en application du choc des savoirs se fait au détriment des autres disciplines, les sciences notamment, mais pas seulement : la suppression des dédoublements peut aussi impacter les langues, l’histoire géo, voir via les mécanismes de répartition, les disciplines artistiques. Pour l’ensemble de ces collègues, ce sont des heures en moins, des compléments de service, des classes dont les effectifs explosent.
Dans les lycées, si les conséquences de la réforme sont maintenant bien connues, elles n’en restent pas moins négatives.
Ainsi Parcoursup, qui a installé le tri pour les études post-bac : voeux payants pour certaines formations (sciences po par exemple), voeux non hiérarchisés conduisant les bacheliers dans des voies qu’ils ne souhaitaient pas suivre, voire blocages des études : cette année, ce sont encore 85 000 bacheliers qui se sont trouvés sans propositions début juillet, un chiffre qui augmente chaque année.
Le tri de Parcoursup est appuyé sur les notes du contrôle continu. Depuis la réforme Blanquer du baccalauréat, les relations profs/élèves se sont trouvées dégradées : chaque note, au lieu d’avoir une valeur pédagogique, exerce une pression sur les élèves. Le climat scolaire s’est dégradé : l’anxiété des lycéens est croissante, et leur isolement par la disparition des classes au profit des groupes de spécialité est un facteur qui augmente ce stress.
Comme la réforme du collège qui envoie les collègues en compléments de service, celle du lycée se traduit chaque année par une diminution des spécialités proposées, qui a le même effet.
Les personnels ont largement combattu ces deux réformes. Ils se sont également battus aux côtés de millions de salariés, contre la réforme des retraites qui impose à tous deux années de plus, alors que les conditions de travail se sont dégradées et que notre pouvoir d’achat baisse.
C’est ce même rejet qui s’est exprimé dans les urnes.
Comment croire que ce rejet va disparaitre par des manoeuvres qui visent à refuser de répondre aux revendications qui ont pourtant été portées haut et fort par les mobilisations et par les urnes ?
N’est-ce pas ce qu’expriment les collègues réunis en heure d’information syndicale par le SNFOLC qui, dans de nombreux départements, prennent position pour pointer l’illégitimité du gouvernement et se sont saisis de l’appel des organisations lycéennes et étudiantes à la manifestation le 7 septembre contre le coup de force du gouvernement et pour la satisfaction des revendications ?
Pour le SNFOLC, pas question de laisser passer ces réformes comme si de rien n’était. L’heure est à la réunion des personnels pour lister les revendications et discuter des moyens de les faire aboutir.