Communiqué du 25 mars 2022
RÉINTRODUCTION DES MATHS DANS LE TRONC COMMUN DE 1ÈRE ? VRAIMENT ?
J-M Blanquer maintient la réforme du lycée
LE MINISTRE PENSE QU’EN BRICOLANT À LA VA VITE SA RÉFORME, IL PEUT FAIRE FACE À LA BRONCA
Certes, Il est bien obligé de reconnaître que l’enseignement des mathématiques au lycée est sinistré, mais il voudrait tenter un bricolage de dernière minute visant à camoufler le bilan calamiteux de sa réforme du lycée et du baccalauréat. Les professeurs ne sont pas dupes ! Dans le rapport qui a été remis le lundi 21 mars à sa demande par le Comité de suivi de la réforme du lycée, le constat est sans appel : une chute de plus de 30 % du nombre d’élèves qui bénéficient d’au moins trois heures hebdomadaires de mathématiques en terminale, combinée à une désaffection marquée des filles. Globalement, c’est 18 % d’heures d’enseignement de mathématiques en moins. Autant d’heures-postes économisées… En ces temps où recruter des professeurs devient une gageure. Mais avec toute la complaisance attendue, les auteurs du rapport dédouanent le ministre. Constatant le décrochage du niveau des élèves français dans les comparaisons internationales, ils insistent opportunément sur le passif, accumulé au fil de décennies et qui, d’après eux, expliquerait la situation actuelle. La ficelle est un peu grosse… Car s’il est avéré que le niveau en maths des élèves baisse depuis des années, sous l’effet de réformes allant toujours dans le même sens – baisse des horaires dédiés, pédagogisme, interdisciplinarité – il est tout aussi vrai que J-M Blanquer avec sa réforme du lycée y apporte une contribution majeure ! Il oublie aussi que de 2009 à 2012, il était lui-même à la tête de la mise ne place des réformes comme directeur de la Direction générale de l’enseignement scolaire.
LA PANIQUE DE J-M BLANQUER…
Quant aux mesures proposées, elles sont marquées du sceau de la panique, et sont à l’évidence inapplicables : dans quelles conditions seraient ainsi, en quelques mois, élaboré un programme, rédigés des manuels ? Avec quelle évaluation en fin de 1ère ? Et par quelle magie fera-ton apparaître les 450 équivalents temps plein qui seraient nécessaires d’ici la rentrée 2022 ? Ne s’agit-il pas au fond de parler et de faire parler avant les élections ?
… MAIS LES REVENDICATIONS DES PROFESSEURS SONT TOUJOURS LÀ !
Si on veut que les élèves apprennent et pratiquent sérieusement les mathématiques, il faudrait d’abord et d’évidence dispenser des cours de mathématiques, écouter enfin les enseignants dont l’avis est méprisé depuis trop longtemps ! Ce que veulent les professeurs, ce sont des programmes clairs, dotés d’une progressivité permettant des acquisitions solides, et raisonnablement exigeants. Concept trop simple pour nos experts, qui cherchent à circonscrire les mathématiques dans le « gloubi-boulga » d’un « enseignement scientifique » dont le rapport se résigne à reconnaître que les maths sont quasiment absentes et dont les résultats ne sont guère concluants. Ainsi, les mathématiques tendent à devenir accessoires et supplétives.
Pour le SNFOLC il est nécessaire :
– De restaurer leur enseignement – qui fut longtemps une source de fierté française (12 médailles Fields) – qui mérite mieux que ces affligeantes gesticulations ;
– De commencer par augmenter les salaires pour attirer les étudiants de mathématiques vers les concours ;
– D’abroger la mastérisation et l’entrée dans le métier à temps plein ;
– De restituer les heures d’enseignement au lycée mais aussi au collège et d’annuler toutes les suppressions de postes.
– D’abroger les réformes du lycée, du baccalauréat, de Parcoursup ;
– De rétablir dès 2022 le baccalauréat avec toutes ses épreuves nationales, ponctuelles et anonymes.
– Respecter la liberté pédagogique des professeurs.