Communiqué du 19 novembre 2021
Résultats des évaluations nationales 2021
UN AUTO-SATISFECIT MINISTÉRIEL POUR AMPLIFIER SES MESURES
LE MINISTRE BLANQUER SE FÉLICITE DE « RÉSULTATS EN HAUSSE SENSIBLE », QU’EN EST-IL ?
Ces évaluations nationales en français et mathématiques sont l’une des mesures prises par le ministre depuis 2017 dans le cadre de sa politique dite de « priorité au primaire ». Ces évaluations y côtoient notamment le « plan français » et le « plan mathématiques » mais aussi d’autres très divers comme la politique d’inclusion systématique dont les effets sont catastrophiques tant pour les élèves que pour les personnels, la « transmission des valeurs de la République », le programme PHARE pour « prévenir le harcèlement » scolaire ainsi que « l’école ouverte » et les « vacances apprenantes ». Contestées tant par l’usine à gaz qu’elles représentent que par l’utilité voire la pertinence des informations qu’elles sont censées apporter, ces évaluations nationales constituent pour le ministre un moyen lui permettant de justifier sa politique.
Pour le ministre, les résultats globaux seraient meilleurs malgré les suppressions de postes et la fermeture des établissements et des classes par son protocole sanitaire, ce serait grâce à « l’école à distance »… Les résultats des élèves en REP tendraient vers ceux des élèves hors EP, ne faudrait-il pas poursuivre la politique de remise en cause de l’éducation prioritaire ? …
Le ministre ne suit qu’une seule logique, celle qui lui permet de poursuivre sa politique d’économies budgétaires et de fragmentation du système scolaire.
PLANS FRANÇAIS ET PLAN MATHÉMATIQUE : AUCUN MOYENS SUPPLÉMENTAIRES MAIS MANAGEMENT PPCR GRENELLE COMPATIBLE ET TERRITORIALISATION DES ENSEIGNEMENTS
Ces « plans » sont à rebours d’une politique de moyens mis au service des enseignements disciplinaires que les personnels réclament. Ils prévoient l’augmentation du temps de formation au plan local par ses « pairs ». Pour les professeurs de collège et de lycée, le plan mathématique prévoit explicitement « une formation continue décentralisée et collaborative » et « d’ouvrir les portes des classes » pour que « chaque professeur visite des collègues, trois fois par an. ». Pour réaliser ces formations qui seraient permanentes, il est demandé aux chefs d’établissement « de dégager du temps pour que l’équipe de mathématiques se réunisse facilement (36 heures annualisées, par exemple) ». C’est un pas supplémentaire vers l’annualisation des services permis par le décret Hamon de 2014 qui instaure des « missions liées » en plus du service en heures hebdomadaires d’enseignement. Le plan mathématique prévoit aussi l’aggravation de l’autonomie des établissements. Ainsi, les chefs d’établissements sont appelés à établir des conventions avec des « associations, intervenants et organismes » extérieurs permettant d’« administrer les moyens horaires et financiers » pour développer le « périscolaire ». Toutes ces dispositions s’articulent avec les mesures du Grenelle de J-M Blanquer : missions mixtes de formateur ou d’adjoint pour les enseignants, développement du périscolaire, formations permanentes annualisées hors temps d’enseignement assorties d’emplois du temps à rallonge, le tout hors de toute augmentation de la valeur du point d’indice pour tous etc.
Les personnels ne veulent ni augmentation de la charge de travail, ni des pressions locales, ni être remplacés petit à petit par des animateurs associatifs. Ils veulent des augmentations de salaire et les moyens de traiter les programmes nationaux d’enseignement disciplinaire avec leurs élèves !
Pour les personnels, s’autoféliciter de résultats qui seraient satisfaisants est une provocation. À cause des 1800 suppressions de postes à la rentrée 2021. Les professeurs, mais aussi tous les personnels de vie scolaire, CPE, AeD, AESH, ont été soumis aux conditions de travail les plus chaotiques depuis longtemps. Mais le ministre continue coûte que coûte en décidant au budget 2022 la suppression supplémentaire de 500 postes dans les collèges et les lycées. Il poursuit aussi la destruction du baccalauréat et il a jeté, avec Parcoursup, des dizaines de milliers de « bacheliers » sur le carreau faute d’affectation à l’université de leur choix, ou faute de proposition d’affectation tout court.
Aucun satisfecit avec le ministre, ni aucun consensus avec sa politique ! Les personnels cherchent à s’organiser pour obtenir des postes et le respect de leur discipline d’enseignement et de leurs missions. Le SNFOLC les soutient ! Le syndicat met à l’ordre du jour les réunions de personnels et les heures d’information syndicale.