Communiqué du 3 décembre 2020
Baisse des recrutements aux concours 2021 : le ministre Blanquer tourne le dos aux revendications de l’immense majorité des personnels et des parents d’élèves
Après la grève puissante dans l’Education nationale le 10 novembre pour le recrutement massif et urgent d’enseignants au moyen des listes complémentaires aux concours afin d’alléger les effectifs, le ministre vient d’y opposer une fin de non recevoir en publiant le 29 novembre, le nombre de postes offerts aux concours 2021.
La politique du ministre depuis 2017 : baisser le coût de l’École et les recrutements d’enseignants malgré la hausse constante des effectifs des élèves
Postes offerts au CAPES * | Postes offerts à l’agrégation* | Variations du nombre d’élèves dans le second degré | |
2017 | 8500 | 2950 | + 50 000 |
2018 | 7008 | 2585 | + 16 000 |
2019 | 6845 | 2610 | + 31 000 |
2020 | 6816 | 2610 | + 19 573 |
* : externe + interne + 3ème concours
Le bilan du ministre en matière de recrutements est donc sans appel depuis sa prise de fonctions en 2017 : – 1690 postes offerts au CAPES, – 340 postes offerts à l’agrégation, pour une augmentation considérable et constante des effectifs (+ 116 573 élèves en 4 ans).
Tous les postes ne sont pas pourvus alors que les besoins explosent !
Dans son dernier bilan social, le ministre dit « 600 postes ne sont pas pourvus en 2019 par manque de candidats admis sur la liste principale, contre un peu moins de 400 à la session précédente. ».
En 2019-2020, en mathématiques par exemple, 1361 postes étaient offerts au CAPES pour 2661 candidats présents aux épreuves. Mais, seuls 1099 candidats ont été admis. Même chose en physique-chimie où seuls 68 % des postes offerts ont été pourvus.
Ne pas pourvoir l’ensemble des postes offerts aux concours permet au ministre de recourir ensuite à des contractuels qui ont, pour lui, l’avantage de coûter moins cher.
Mais le faible nombre d’inscrits aux concours interroge également sur l’attractivité du métier d’enseignant où il faut, depuis la réforme de la masterisation, un bac + 5 pour commencer sa carrière avec 1500 euros. Et c’est justement sous couvert d’améliorer l’attractivité du métier que J-M Blanquer a lancé son Grenelle. Mais chacun a bien compris que ce n’est pas avec 400 millions d’euros en 2021 sous forme principalement de primes et en poursuivant le gel du point d’indice, que le ministre suscitera des vocations.
Le ministre, pour couvrir tous les besoins et alléger les effectifs, doit augmenter le nombre de postes aux concours, pourvoir tous les postes proposés, recourir aux listes complémentaires et les abonder.
Ce n’est pas par quelques postes de très courte durée d’AED ou des services civiques qui peuvent répondre aux revendications. Seule l’augmentation du nombre de postes d’enseignants et de vie scolaire permettent l’allégement des effectifs. Les personnels refusent le recours accru aux HSA tel que le prévoit le ministre pour 2021 et la baisse des dotations en heures postes.
Le SNFOLC appelle à la tenue d’assemblées générales afin d’établir précisément les besoins en terme de postes pour faire baisser les effectifs, et à discuter des actions à mener collectivement, y compris par la grève, afin d’obtenir satisfaction. Le SNFOLC portera, à tous les niveau, les revendications des personnels.