Communiqué du 6 novembre 2020
Plan de continuité pédagogique
J-M Blanquer en marche pour nous imposer du travail en plus
Aucun revirement du ministre, aucune modification de sa politique : celui-ci met en application son « plan de continuité pédagogique » mis en ligne depuis le mois de juillet. Le 5 novembre, le ministre communique : « chaque lycée met en place un plan de continuité pédagogique qui garantisse au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève. », se projetant même, dans son adresse vidéo aux lycéens, jusqu’ « à la fin de l’année ». Dans les collèges, les conseils pédagogiques sont déjà convoqués pour faire évoluer le protocole sanitaire. Dans le même sens ?
« 50 % d’enseignement en présentiel », c’est donc le retour du télétravail obligatoire… rejeté par les enseignants, les élèves et leurs familles, et des conditions de travail disloquées.
J-M Blanquer décide du retour en conditions hybrides présentiel/télétravail. C’était prévu de longue date. Les décisions prises le 5 novembre s’inscrivent dans l’hypothèse 1 de son plan. Chaque établissement est libre de faire ce qu’il veut dans ce cadre… Débrouillez-vous, dit le ministre aux personnels. Florilège de ce qui propose cette hypothèse 1 du plan Blanquer :
– organisation pédagogique : « 1⁄2 groupes classes en alternance avec 5 jours consécutifs de présence », « s’affranchir du raisonnement par classe/division », « suivi du travail des élèves hors temps de classe assuré par des enseignants volontaires […] et/ou par des AED ou des professeurs documentalistes et/ou des remplaçants », « retransmission du cours en direct », « temps hors classe pris en charge par les collectivités dans le cadre de 2S2C » etc.
– organisation des locaux : dans l’établissement, peuvent être mobilisés pour les enseignements, « préau, CDI, salle polyvalente, gymnase, salles disciplinaires, hall d’entrée et circulation large », hors de l’établissement, « gymnase, salle des fêtes, salle polyvalente, bibliothèque, théâtre, musée, cinéma ». Le protocole précise même que des lieux de plein air peuvent être mobilisés : « cour de récréation, terrain de sport, stade, parc, jardin public, forêt » etc.
Le plan de continuité pédagogique de J-M Blanquer, c’est le retour des élèves à la maison, c’est l’atomisation de l’enseignement disciplinaire réglementaire en présentiel, personne n’en veut.
Le principe pourtant garanti par l’article 13 du préambule de la Constitution « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction » est rendu caduque par le ministre. Chaque établissement devrait définir sa propre organisation pédagogique, ses priorités, selon les principes du plan ministériel. Les équipes d’enseignement et d’éducation devraient s’y soumettre, après « concertation », et accepter l’inacceptable. Pour le ministre, qui fait reporter toutes les responsabilités sur les chefs d’établissement qui devraient « apprécier » les modalités d’organisation, programmes d’enseignement disciplinaires nationaux, horaires réglementaires dus aux élèves, liberté pédagogique individuelle statutaire, missions, tout peut être adapté localement. Il y ajoute la prise en charge des élèves par les collectivités territoriales via les 2S2C. Le ministre, qui refuse toujours de respecter la réglementation en santé au travail (tests, masques réglementaires), applique ses projets déjà anciens de destruction de l’Instruction scolaire et de l’Ecole.
Pour continuer à accueillir les élèves dans les classes dans des conditions sanitaires protectrices, il faut que le ministre procède au recrutement immédiat de personnels.
Considérant que « La situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées », FSU, FNEC-FP-FO, CGT Educ’action, SNALC et SUD Education appellent à la grève mardi 10 novembre et revendiquent auprès du ministre le recrutement immédiat des personnels par le « recours aux listes complémentaires des concours ».
Le SNFOLC et la FNEC FP-FO appellent les personnels à poursuivre et amplifier les assemblées générales, à s’adresser aux parents d’élèves, aux lycéens, pour organiser la mobilisation sur ces revendications et décider des moyens pour les faire aboutir.
La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève qui protège les personnels jusqu’aux congés : c’est le moment d’obtenir les recrutements immédiats indispensables pour maintenir les cours en présentiel, de véritables mesures de protection, l’abandon des contre-réformes et l’arrêt de la répression des lycéens et des syndicalistes.