Communiqué du 12 mars 2020
Ni E3C, ni grand oral d’un bac réformé
Pour l’abandon des réformes Blanquer du bac et du lycée : rétablissement d’un véritable baccalauréat national
Le ministre J-M Blanquer, ministre autoritaire, a beau dire ce qu’il veut sur les plateaux télévisés et sur les ondes, ses réformes du lycée et du bac ne passent pas. Le ministre ne tient compte d’aucun rejet, d’aucune inquiétude exprimée. Il est contraint d’envoyer les forces de l’ordre à l’entrée et dans les lycées, de faire menacer les élèves d’un 0 par les recteurs, de faire signer par les parents et les lycéens des lettres d’engagement qu’ils ne manifesteront plus jusqu’en 2021, de faire placer en garde à vue des lycéens et de convoquer au commissariat des professeurs qui refusent de faire passer les E3C.
Le rejet des E3C
Alors qu’elles sont dans la 1ère année d’application, les E3C apparaissent insupportables: les E3C soumettent les élèves à un bachotage permanent qui ne leur permet pas de s’approprier progressivement les méthodes et les contenus propres à chacune des disciplines; elles alourdissent et dégradent les conditions de travail des professeurs. Le système des spécialités met les disciplines et les enseignants en concurrence. Les heures de tronc commun se font avec des effectifs très lourds. L’évaluation locale d’une bonne partie des épreuves enlève au baccalauréat sa valeur de diplôme national qui ne peut être fondée que sur des épreuves anonymes, terminales et nationales: elle soumet ainsi les élèves à un traitement inégal et injuste.
Le ministre n’entend rien et veut poursuivre ses réformes ; il annonce les modalités du « Grand Oral ».
Non seulement le ministre n’entend rien mais il est fier d’annoncer la création en terminale pour l’an prochain du « Grand oral » dont l’évaluation portera assez peu sur les connaissances acquises, mais sur des qualités que l’on est censé attendre d’un candidat à un entretien d’embauche. Sa préparation se fera dans des classes aux effectifs pléthoriques; aucune heure spécifique n’est prévue pour elle dans l’emploi du temps. Elle se fera pendant les cours de spécialité entre avril et juin, c’est-à-dire après le passage des épreuves finales de spécialité.
Les réformes Blanquer du lycée et du bac menacent gravement l’enseignement de la philosophie, par exemple.
L’enseignement de la philosophie, déjà pénalisé par la suppression des 8 heures qui existent aujourd’hui en série littéraire, se trouvera marginalisé et gravement fragilisé. L’épreuve de philosophie se déroulera en juin, en même temps que le « Grand oral », après que les élèves auront été informés des résultats de Parcoursup de leurs vœux d’orientation. Ils seront incités ainsi à ne pas se préparer sérieusement à l’épreuve de philosophie (écrit de 4 heures) dont le coefficient sera bien inférieur à celui du Grand oral. Enfin, les professeurs de philosophie subiront une augmentation considérable de leurs tâches puisqu’entre mars et juin, ils seront amenés, en plus de leurs cours, à corriger les épreuves des « renonçants » de Première, les épreuves finales de la spécialité HLP, l’épreuve de philosophie et à participer aux jurys du Grand oral. « Le “ Grand oral “, dernier élément d’une réforme censée muscler et simplifier le baccalauréat, en est à la fois le summum et le symbole. Il confirme impitoyablement les défauts d’une réforme menée d’une façon autoritaire et précipitée. » Ainsi se prononce l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public. Elle a raison.
Les réformes Blanquer du lycée et du bac portent un coup violent à l’enseignement; il est urgent d’y mettre un terme
Les réformes Blanquer du lycée et du bac, ce n’est pas seulement une dévalorisation des savoirs, une négation de la compétence disciplinaire. C’est une dégradation considérable des conditions de travail, c’est aussi la mise en place d’une Ecole dont le but est avant tout, comme l’indiquent les objectifs assignés au Grand Oral, d’apprendre aux élèves à se vendre. Alors, retour à un baccalauréat national, ses épreuves terminales, anonymes et nationales. Le bac doit rester le premier grade universitaire.
Les réformes Macron-Philippe ne passent pas, il est possible de gagner !
Non à l’allongement du temps de travail au nom de la pseudo-revalorisation Blanquer ! Non à la mise au pas des personnels, à l’intimidation des élèves, à la répression, à la baisse des pensions et des retraites de 30 à 40% !
Le SNFOLC appelle les personnels à se réunir pour réaffirmer les revendications et discuter de l’action efficace pour en finir avec les réformes régressives. On ne lâche rien, dans l’unité des organisations syndicales, jusqu’au retrait de toutes les réformes régressives. On peut gagner !