Communiqué du 22 mars 2020

“Des trous dans la raquette” Monsieur Blanquer
MAIS A QUI LA FAUTE ?

Interrogé sur France Info le 18 mars sur le dispositif « Ma classe à la maison » du CNED, le Ministre Blanquer a lâché : « Qu’il y ait des trous dans la raquette, je ne vais pas le nier ». De l’impréparation, de l’improvisation, de la précipitation, des injonctions contradictoires, cela fait plus que « destrous dans la raquette » dans le service public d’éducation ! C’est le résultat de la politique que mène le ministre et le gouvernement !

Des déclarations et des consignes contradictoires qui mettent les personnels en difficulté !
Le 12 mars à 8 heures, le ministre déclare inenvisageable la fermeture généralisée. À 20 heures, le Président de la République déclare fermer les établissements scolaires. Le 13 mars toute la journée, ministre, recteurs informent que les établissements seront ouverts pour les personnels qui doivent s’y rendre le 16 mars. Dimanche 15 mars, face au tollé, le J-M. Blanquer déclare sur France Info que les personnels seront présents dans les établissements « parce qu’ils le veulent bien, sur la base du volontariat. » Lundi 16 mars, les personnels sont livrés à eux-mêmes : certains sont restés chez eux en attendant les consignes, d’autres se sont rendus dans leur établissement ne sachant quoi faire ou sur injonction de leur chef d’établissement ! Le soir même à 20 h, E. Macron, se pose en chef de guerre, et déclare : « J’ai décidé de renforcer encore les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire ». En trois jours, le gouvernement passe d’une consigne de venir dans les établissements à une réduction drastique des déplacements. De la continuité des apprentissages à l’usine à gaz obligatoire ! Encore une fois, les personnels sont en difficulté : assez de pression, assez d’exigences non-réglementaires ! Depuis lundi 16 mars, les situations vécues par les personnels varient selon les académies, les départements, les établissements, les disciplines… Exit donc tout cadre national. Chacun se débrouille !

L’académie de Poitiers est un exemple parmi d’autres : le guide en ligne pour les enseignants du second degré comporte 57 pages ! 57 pages dans lesquelles il est demandé implicitement aux personnels d’utiliser leur propre matériel : ordinateur, webcam, micro, logiciels, accès à internet, mais aussi d’utiliser leur mail et leur numéro de téléphone… le tout à leurs frais. 57 pages d’injonctions plus paradoxales les unes que les autres : prévoir « des temps de rencontre à distance »avec les élèves, « Maintenir les échanges réguliers entre le professeur et la classe, et avec les familles » etc. Pour le SNFOLC, si les personnels sont volontaires pour le télétravail, alors l’employeur doit leur fournir les moyens matériels pour le faire. Si les personnels ne sont pas volontaires, alors rien ne doit leur être imposé, conformément au décret 2016-151 du 11 février 2016. Dans cette situation de crise sanitaire majeure, les personnels font ce qu’ils peuvent.

Du recours au 49-3 sur les retraites après un conseil des ministres consacré initialement au coronavirus le 29 février, aux pleins pouvoirs du gouvernement le 19 mars ! Le parlement et le Sénat finalisent le 22 mars, l’examen du « projet de loi d’urgence » sanitaire. L’article 9 donnerait tous les pouvoirs au Premier Ministre pour restreindre les libertés fondamentales, en particulier, la liberté de réunion, pour légiférer par ordonnances. Préfets, employeurs ont la possibilité de remettre en cause le Code du travail, les statuts de la Fonction publique, tout y passerait, horaires, RTT, congés, travail du dimanche, de nuit. Vers un allongement de l’année scolaire ? Et puis quoi encore ? C’est donc bien en application anticipée de l’état d’urgence que le ministre de l’éducation nationale répond sur la possibilité de rallonger l’année scolaire : « Rien n’est impossible ».
Tous les gouvernements en ont rêvé ! FO s’est adressé au ministre sur cette question. C’est inacceptable !
Le SNFOLC, avec sa fédération, la FNEC-FP FO, interviennent constamment auprès du ministre sur tous les sujets !
Les revendications des personnels ne seront pas en quarantaine !