Communiqué du 30 janvier 2020

E3C Blanquer :Le rejet des personnels et des lycéen

Depuis des mois les personnels avec leurs organisations syndicales ont alerté le ministre sur une catastrophe annoncée, le nouveau bac Blanquer. Face au déni du ministre et du gouvernement sur les revendications les professeurs rejoints par les lycéens et les parents d’élèves s’appuyant sur la puissance de la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites se mobilisent pour bloquer les E3C.
Un vent de révolte contre les E3C
Le ministre Blanquer a tenté de dissimuler le fait que dans tous les lycées les E3C sont contestées. Il a prétendu que les enseignants approuvaient ses réformes alors que depuis la mi-janvier, des  entaines de lycées, avec les personnels, les élèves, les parents sont mobilisés contre la passation de ces épreuves qui révèlent le vrai visage de la réforme Blanquer du lycée et du baccalauréat. C’est une mobilisation inédite qui s’inscrit dans le droit fil de la grève contre le bac Blanquer en juin-juillet 2019.
Les professeurs, et pas seulement ceux qui étaient directement concernés par les épreuves, ont fait un choix clair :
empêcher le déroulement des E3C. Ils ont successivement refusé de choisir les sujets, de surveiller ; ils ont informé les élèves et les parents, bloqué les lycées, se sont mis en grève. Ils défendent leur droit à instruire, et l’instruction des élèves. Ils refusent de cautionner le mensonge d’Etat qui consiste à faire croire que les E3C sont dignes d’une épreuve nationale et garantiront la valeur nationale du baccalauréat. Le refus des professeurs est majoritaire, ils n’acceptent pas la remise en cause de leur travail, la casse du baccalauréat.
Jamais le baccalauréat n’a été bafoué à ce point
Jamais les épreuves n’ont été autant déconsidérées. Ce n’est pas une impréparation, c’est un choix du ministre dès le départ. Il a décidé de casser un vrai diplôme national, premier grade universitaire, pour le remplacer par un bac local.
Comment s’étonner que les sujets et les corrigés soient disponibles sur internet avant le déroulement des épreuves, dès lors que le calendrier des E3C est défini établissement par établissement ?
Le diplôme est vidé de toute valeur nationale puisque le choix des sujets, l’interrogation et la correction sont organisés au sein même de l’établissement. Les professeurs corrigent les copies des élèves qu’ils connaissent et les élèves connaissent leurs correcteurs. L’anonymat n’est plus garanti et les risques de fraude sont démultipliés. L’égalité de traitement qui était garantie par l’ancien système disparaît.
Réformes du bac, des retraites, tout est lié !
Le gouvernement veut supprimer tous les droits collectifs, la sécurité sociale, les retraites, le Code du travail, et donc le droit d’avoir un vrai diplôme qui garantisse un vrai salaire.
Une répression inédite pour faire taire les revendications L’acharnement du ministre à faire passer ces épreuves en dépit de l’opposition des personnels et des élèves, le recours aux menaces de sanctions, aux pressions de toutes sortes, avec des convocations au commissariat, des dépôts de plainte, des accusations graves comme celles d’actes délictueux, révèlent l’autoritarisme du ministre et sa volonté de passer en force. Des collègues sont accusés d’intrusion dans leur propre établissement !
Pour la première fois dans l’histoire, le ministre de l’Education nationale envoie systématiquement les forces de l’ordre aux portes des lycées pour faire passer des épreuves !
Avec sa fédération, le SNFOLC s’est adressé au ministre pour que cesse la répression, les violences, les intimidations. Le ministre porte la pleine responsabilité de cette situation. Par sa réforme il a créé une situation sans précédent dans les établissements.
Personnels et lycéens : une même détermination Le SNFOLC appelle les personnels à poursuivre la mobilisation aux cotés des lycéens avec des AG communes pour réaffirmer :
– Retrait de la réforme du baccalauréat et du lycée Blanquer
–  Retrait de la réforme des retraites Macron
Tous ensemble, on peut gagner !